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Biographie de Daniel BALAVOINE


Daniel Balavoine (1952 - 1986), artiste français accompli en tant qu'auteur-compositeur-interprète et musicien, a tragiquement disparu le mardi 14 janvier 1986.


Attention la biographie Daniel Balavoine présente dans cet article n'est pas une biographie officielle.





Biographie Daniel Balavoine : 1952-1968 : la jeunesse


Daniel Balavoine vit ses premières années au 85, rue de Bretagne à Alençon, où il naît le 5 février 1952.

Issu d'une famille originaire des Landes et du Pays basque, il est le benjamin d'une famille de six enfants.
Il a deux sœurs : Marie-Françoise (née en 1940) et Claire (née en 1943) et trois frères : Bernard (né en 1944), Guy (né en 1946) et Yves (né en 1948). Son frère Xavier meurt d'une méningite foudroyante un an plus tôt,
Son père Émile est ingénieur en urbanisme et travaille pour le ministère de la reconstruction.Sa mère Élisabeth Lamagdeleine est antiquaire, issue d'une famille aristocratique du Sud-Ouest de la France.Ils se séparent alors que Daniel a six ans, les enfants restant chez le père. Il passe la majorité de sa jeunesse dans le Sud-Ouest, Bordeaux, Biarritz puis Pau. En 1959, Daniel entre en pension à la suite de la mutation de son père en Algérie à Tizi Ouzou. Il apprécie peu le pensionnat qui lui fait perdre le goût de la religion et provoque chez lui un profond rejet de la discipline qui y règne. Vers 11 ans, il entend dans l'établissement '' She Loves You '' des Beatles , il confiera plus tard que cette musique lui à donnée le goût à la musique.
Lycéen à Pau, Balavoine est un élève doué, surtout en littérature. Il s'implique de très près dans la révolte étudiante de mai 68 et s'imagine alors faire une carrière politique. Mais la fin du mouvement le déçoit,et il décide de se lancer dans la musique.
Après trois mois de terminale, il quitte son établissement en décembre 1969 afin de se consacrer à la musique.




Balavoine jeune :1968-1972 : le temps des groupes


Il entame sa carrière en tant que chanteur de bal, se produisant à Pau, notamment dans le quartier du Hédas, au Chaudro, en reprenant des titres de Bob Dylan. Il rejoint successivement les groupes éphémères de rock Réveil, Shake's, puis Purple Eruption, gagnant ainsi une certaine notoriété locale.


En 1971, il prend la décision de monter à Paris avec ses amis pour la première fois. Cependant, de retour à Pau, il est contacté par le groupe Présence, dont le chanteur vient de quitter le groupe. De nouveau à Paris, il participe à une audition où un jeune chanteur du nom de Laurent Voulzy est également en lice. Balavoine est sélectionné et commence à fréquenter les studios.

Son premier 45 tours, oscillant entre hard rock et slow, sort chez Vogue, mais ne se vend qu'à 247 exemplaires. Malgré cet échec, Présence se produit dans divers endroits en France.


Entretemps, Balavoine se marie avec une jeune polonaise rencontrée au Gibus où elle travaille comme caissière, Dominique Shroo. Cependant, ils se séparent en 1974 et divorcent en 1979. Leur relation est évoquée par Balavoine dans la chanson "Couleurs d'automne" de son premier album "De vous à elle en passant par moi".


En 1972, le groupe signe chez Warner Bros, et Balavoine décide de le quitter. Lors de ses années lycéennes à Pau, il se révèle être un élève brillant, notamment en littérature. Impliqué de près dans la révolte étudiante de mai 68, il envisage initialement une carrière politique. Cependant, la déception causée par la fin du mouvement le pousse à se tourner vers la musique. Après seulement trois mois de terminale, il quitte l'établissement en décembre 1969 pour se consacrer entièrement à la musique.


Daniel balavoine biographie :1972-1978 : les années galère


Afin de subvenir à ses besoins quotidiens, Balavoine décide de travailler en tant que disquaire, sans pour autant abandonner sa passion pour la musique. En 1973, la maison de disques Vogue le rappelle et l'encourage à débuter une carrière solo. Malheureusement, son 45 tours "Viens vite" ne connaît qu'un succès modeste, comparable à celui de son époque avec le groupe Présence. Cette période laisse un goût amer à Balavoine en raison des exigences du directeur artistique.


Suite à ces désaccords, Daniel quitte Vogue et, accompagné de son frère Guy, devient choriste. La même année, ils décrochent un rôle dans l'opéra-rock "La Révolution française" de Claude-Michel Schönberg. Parallèlement, Patrick Juvet, préparant son passage à l'Olympia, recherche un choriste avec une tessiture élevée. Sollicité par sa productrice, Daniel est engagé et entame une tournée avec l'artiste en 1974. Pour l'album à venir, intitulé "Chrysalide", Daniel Balavoine compose la chanson "Couleurs d'automne" pour Patrick Juvet, publiée chez Barclay. C'est pendant cet enregistrement qu'il fait la rencontre d'Andy Scott, ingénieur du son, qui restera à ses côtés. Séduit par la voix de Balavoine, Léo Missir, vice-président et directeur artistique de Barclay, lui fait signer immédiatement un contrat de trois albums. Leur collaboration s'étendra bien au-delà.


En mars 1975, le premier album 33 tours de Daniel Balavoine, "De vous à elle en passant par moi", voit le jour. Enregistré de nuit au Studio Hoche, Balavoine et son équipe libèrent le studio le matin pour le début des séances à neuf heures. Malheureusement, l'album ne rencontre pas le succès escompté, avec seulement 5 000 exemplaires vendus. En 1982, Balavoine, évoquant ce premier opus dans l'émission "Aujourd'hui la vie", admet que « c'était un album léger, il est gentil mais sans plus », ajoutant que sa « personnalité n'était pas encore précise, même [sa] voix était très différente ».


Balavoine ne reprendra jamais les titres de cet album en concert, pas plus que le single suivant, "Vienne la pluie", sorti la même année, qui passe également inaperçu et connaît des problèmes en raison de sa pochette reprenant sans autorisation la peinture "Les Vacances de Hegel" de René Magritte.


Peu de temps après, Balavoine tombe amoureux de Catherine Ferry, devenant également son pygmalion. Elle est choisie pour représenter la France à l'Eurovision 1976 avec la chanson "Un, deux, trois". Les frères Balavoine chantent les chœurs lors de sa prestation au Concours Eurovision de la chanson à La Haye le 3 avril 1976. Bien que la chanson soit un temps favorite, elle se classe deuxième au terme du vote final. Daniel écrira par la suite la plupart des chansons de Catherine Ferry, dont "Bonjour, bonjour" en 1982 et "Vivre avec la musique" en 1984.

Lors d'un voyage en Pologne avec Catherine Ferry, Balavoine, heurté par le climat politique ambiant, imagine un album-concept autour du mur de Berlin.


En collaboration avec ses musiciens et son ami ingénieur du son, Andy Scott, l'album intitulé "Les Aventures de Simon et Gunther..." sort en avril 1977, mêlant rock progressif et musique classique. Bien que salué par la critique, les ventes restent faibles, avec seulement 20 000 exemplaires écoulés. Eddie Barclay, impatient des résultats de Balavoine, fait part à Léo Missir que le prochain album sera décisif. Parallèlement, Balavoine prête sa voix en tant que choriste sur le premier album d'Alain Bashung, "Roman-photos". Entre-temps, Michel Berger, en phase finale de la composition de l'opéra-rock "Starmania", recherche un chanteur pour interpréter le rôle de Johnny Rockfort. Impressionné par la prestation de Balavoine à la télévision avec "Lady Marlène", il l'embauche.


D balavoine :1978-1979 : la reconnaissance


En octobre 1978, l'album studio de Starmania voit le jour, propulsant rapidement de nombreux titres au rang de hits. Balavoine y interprète des morceaux tels que "Quand on arrive en ville", "Banlieue nord", et "SOS d'un terrien en détresse", spécialement composé pour sa voix. Le disque demeure l'une des meilleures ventes françaises de l'histoire, cumulant plus de deux millions d'unités vendues.


Parallèlement, après la sortie d'un 45 tours peu rentable intitulé "Je suis bien" en février 1978, qui lui offre cependant l'occasion de le présenter plusieurs fois à la télévision, Daniel Balavoine enregistre son troisième album, "Le Chanteur", avec le groupe Clin d'œil. Cet album arrive dans les bacs quelques semaines avant le lancement de Starmania, et Clin d'œil participe également aux deux albums suivants. La chanson éponyme de l'album, "Le Chanteur", connaît un succès fulgurant, se vendant à plus de 500 000 exemplaires.


Avec ce titre, Balavoine, lucide et amer, décrit les ambitions et les craintes d'un artiste en devenir. Il évoque la rapidité du succès d'un débutant dans le monde de la chanson, adulé par le public et reconnu par les médias, qui passe de donner « des concerts de cent mille personnes, où même le tout Paris s'étonne » à devenir, au terme d'une longue carrière, un vieux chanteur jugé ringard par la jeune génération (« Les nouvelles de l'école diront que j'suis pédé, que mes yeux puent l'alcool, que j'fais bien d'arrêter »). Finalement, après l'abandon de toute illusion et le désamour du public, il conclut par « J'veux mourir malheureux / pour ne rien regretter ». Les chansons "Les Oiseaux" et "Lucie" sont également extraites du même album.


Cette double réussite, quasi simultanée, propulse Daniel Balavoine du statut de chanteur méconnu à celui de vedette en devenir, lui permettant ainsi de renouveler sereinement son contrat chez Barclay. Fort de cette expérience, il enregistre son quatrième album, "Face amour / Face amère", qui sort en octobre 1979 et inclut notamment des titres comme "Love Linda", dédié à sa nouvelle compagne Linda Lecomte, "Rougeagèvre", "Ces petits riens", et "Me laisse pas m'en aller", dont la construction musicale rappelle celle du "Chanteur". Bien que dépourvu de véritable tube, l'album est accueilli de manière mitigée par le public tout en étant salué par la critique, lui attribuant le prix Raoul-Breton. En novembre, à Lille au théâtre Sébastopol, Daniel Balavoine offre son premier concert sous son propre nom.


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Chansons de daniel balavoine : 1980-1981 : un autre monde


Balavoine se produit à l'Olympia du 31 janvier au 2 février 1980, attirant 1 200 spectateurs par soir et recevant un accueil favorable de la part des critiques professionnels. Au début de cette année 1980, il fait une apparition dans le film "Alors... Heureux ?", où il joue le rôle d'un brancardier homosexuel et compose également la musique du film.


Le 19 mars 1980, il crée la sensation lors d'un débat diffusé au journal de midi sur Antenne 2, où il interpelle vivement François Mitterrand, alors encore dans l'opposition et premier secrétaire du Parti socialiste. Dans ce monologue mémorable, il s'adresse également aux journalistes présents sur le plateau, les accusant d'ignorer les problèmes de la jeunesse. Les médias le propulsent alors au rang de porte-parole de cette jeunesse, un rôle qu'il rejette et dont il cherchera toujours à se défaire, soutenant que cela n'était pas du tout son intention. Cette intervention polémique le fait devenir un invité régulier des émissions-débats, le présentant comme un « bon client » aux yeux des médias. Suite à cet événement, il est étiqueté comme un chanteur engagé aux yeux du grand public.



En tant qu'ami proche, il soutient la candidature de Coluche à l'élection présidentielle de 1981. Après le retrait de ce dernier, François Mitterrand lui propose de rejoindre sa campagne. Balavoine, sensible aux idées de gauche, chante dans la première partie de ses meetings pendant quelques semaines avant de se rétracter, refusant ce qu'il considère comme une récupération politique. Il déclarera plus tard : « Je ne fais pas de politique, je fais du sentiment politique ».


En novembre 1980, il revient avec l'album "Un autre monde", qui inclut des tubes tels que "Mon fils ma bataille" (inspiré du divorce de son guitariste et ami Colin Swinburne), "Je ne suis pas un héros" (initialement écrit pour l'album "À partir de maintenant" de Johnny Hallyday) et "La vie ne m'apprend rien". Ces chansons deviennent des incontournables de son répertoire, tout comme, dans une moindre mesure, "Lipstick Polychrome". L'album rencontre un immense succès commercial, avec 500 000 exemplaires vendus.


Fort du succès de ses nouvelles chansons, Daniel réinvestit la scène de l'Olympia du 10 au 14 mars 1981, jouant à guichets fermés et enregistrant son premier album en public, "Balavoine sur scène", qui sort en novembre 1981. La Chine occupe une place prépondérante dans ce spectacle. Il entame ensuite une vaste tournée et participe, le 22 octobre, au concert "100 artistes pour les prisonniers d'opinions", au profit d'Amnesty International. Parallèlement, Daniel fait ses débuts en tant que présentateur à la télévision sur Antenne 2. Aux côtés de Joëlle Mogensen, il anime, le 11 avril 1981, un nouveau concept d'émission de variétés intitulé "Tout nouveau, tout beau". Malheureusement, cette aventure tourne court et se termine après ce premier numéro.





Daniel balavoine album : 1982 : vendeurs de larmes


Pendant l'hiver 1981, Daniel Balavoine se rend à Ibiza pour enregistrer son sixième album, accompagné de nouveaux musiciens, dont le batteur américain Joe Hammer. À l'âge de 30 ans, Balavoine souhaite amorcer un nouveau virage musical, davantage axé sur le rock et l'électronique, s'éloignant progressivement de l'acoustique.



En avril, l'album "Vendeurs de larmes" voit le jour, porté par le succès de la chanson "Vivre ou survivre", qui devient rapidement un tube. Les titres "Dieu que l'amour est triste", "Soulève-moi" et le morceau éponyme de l'album connaissent également une notoriété marquée. Ce disque remporte un grand succès auprès du public et se voit décerner le prix Diamant de la chanson française.



Considérant que ses productions sont désormais dignes de concerts plus grandioses, Balavoine investit la plus grande salle de spectacle parisienne de l'époque, le Palais des sports, où il se produit à guichets fermés du 9 au 13 juin 1982. Les moyens déployés sont importants, offrant au public un spectacle grandiose. Enchanté par l'acoustique et l'ambiance de cet endroit, Balavoine y demeure fidèle.

Parallèlement, il se voit offrir un second rôle au cinéma dans le film "Qu'est-ce qui fait craquer les filles..." (1982).


Albums de daniel balavoine :1983 : Loin des yeux de l'Occident


Passionné de sports mécaniques, Balavoine participe au Paris-Dakar en janvier. Cependant, en panne dès la première étape, il suit la caravane en tant que touriste et découvre ainsi l'Afrique. Cette expérience constitue un électrochoc pour Daniel Balavoine, qui prend brutalement conscience de la famine et de la pauvreté qui affligent le continent. Revenant avec des images poignantes, il déclare : « Lorsqu'on voit au détour d'un village un môme à quatre pattes en train de ramasser des mouches pour les manger, il n'y a plus rien à dire ».


Durant l'été, Balavoine se rend en Écosse pour composer son septième album, "Loin des yeux de l'Occident". Sorti en octobre 1983 et réputé comme son album le plus engagé, les textes abordent des thèmes tels que les femmes du tiers-monde avec "Pour la femme veuve qui s'éveille", la torture avec "Frappe avec ta tête", la drogue avec "Poisson dans la cage", et les dictatures d'Amérique du Sud avec "Revolucion". On notera également "Partir avant les miens", dont le texte prend une connotation étrangement prémonitoire à l'annonce de sa mort. Sur le plan musical, l'album, inspiré par Peter Gabriel, fusionne des sonorités électroniques avec des ambiances world music, notamment l'utilisation de percussions africaines. Cependant, l'album connaît des ventes moins importantes que ses prédécesseurs (250 000 exemplaires).

Pendant cette année, Balavoine participe au conte musical "Abbacadabra" avec Frida du groupe ABBA, collaborant avec elle sur le single "Belle". Durant trois semaines, à 18 h 30, il anime une chronique quotidienne de 2 minutes 30 sur une éphémère radio, réagissant à l'actualité par des billets d'humeur. En septembre 1983, dans l'une de ses chroniques, il évoque l'idée d'une grande « banque alimentaire », préfigurant ainsi les Restos du cœur. Certains politiques lui font comprendre qu'il ne devrait pas s'immiscer dans de tels sujets. Cette idée sera ensuite reprise par Coluche, qui sera à l'origine des Restos du Cœur.


Lors de l'émission d'information "7 sur 7" le 23 octobre 1983, jour de l'attentat du Drakkar au Liban où son frère Yves, militaire, est basé, Balavoine lance sous le coup de l'émotion : « J'emmerde les anciens combattants ! », adressant cette phrase à tous ceux qui souhaitent à la jeunesse « une bonne guerre ». Il poursuit avec véhémence et colère dans une diatribe profondément antipolitique et antimilitariste. Cette déclaration fait scandale, et deux semaines plus tard, Balavoine s'explique publiquement dans une émission de Michel Drucker. Cependant, cela n'empêche pas l'annulation de certains de ses concerts en raison de manifestations d'anciens combattants, notamment à Avignon.


Balavoine album : 1984 : La scène et la paternité


Balavoine entame une tournée marathon à travers la France pendant l'hiver et le printemps de 1984. Le 2 avril, il fait une escale au Printemps de Bourges. Le 15 juillet 1984, son fils Jérémie voit le jour. Daniel avait rencontré la mère de l'enfant, Corinne, pendant l'enregistrement de "Vendeurs de larmes". Dans un moment d'émotion et à des fins promotionnelles pour son retour à Paris, il compose un 45 tours inédit intitulé "Dieu que c'est beau", illustrant de manière métaphorique l'accouchement avec des références omniprésentes à la Genèse. Frida Lyngstad, du groupe Abba, est l'une de ses choristes sur cette chanson ; il lui compose d'ailleurs le titre "The Face" pour son album "Shine" (1984).

"Dieu que c'est Beau" devient le premier titre de Balavoine à entrer dans le Top 50, qui vient d'être créé. Sa tournée se clôture au Palais des sports du 21 au 30 septembre, où est enregistré le double album live "Balavoine au Palais des sports". Daniel Balavoine propose un spectacle utilisant les faisceaux Vari-LiteNote 3 et la technologie HF (sans fil). Le décor est minimaliste, Balavoine accordant une grande importance à la lumière et à la qualité sonore, qu'il souhaite irréprochable. Toutes les chansons sont réorchestrées, soit dans des ambiances techno-world, soit dans un rock très prononcé.

Au cours de cette année, il compose et écrit l'album "Vivre avec la Musique" pour Catherine Ferry, expérimentant pour la première fois l'échantillonneur Fairlight CMI qu'il vient d'acquérir à un prix exorbitant.





Daniel balavoine titres : 1985 : Sauver l'amour

Le 1er janvier 1985, Balavoine se lance dans son deuxième Paris-Dakar en tant que copilote de Jean-Luc Roy à bord d'une Toyota. Ils arriveront à Dakar en trentième position. Il devient arrangeur musical et crée une « cellule artistique » visant à promouvoir le son caractéristique de ses albums et sa technique de production réputée « raffinée » chez d'autres artistes. Jeanne Mas, admiratrice de Balavoine, reste sa première et dernière cliente. Le chanteur lui réalise deux titres : "Cœur en stéréo" et "Oh Mama".

L'année 1985 marque l'entrée du showbiz dans le monde humanitaire. Les artistes du monde entier se mobilisent pour l'Éthiopie, qui subit alors une famine dévastatrice. À l'initiative de Bob Geldof, qui avait créé Band Aid l'année précédente, un concert planétaire est organisé le 13 juillet 1985 au Wembley Stadium, marqué par des performances scéniques mémorables, comme celle de Queen. Une délégation française, composée de Michel Berger, France Gall, Jean-Jacques Goldman et Daniel Balavoine, est présente.

Attristé par l'absence d'un concert solidaire en France à cette occasion, le groupe décide d'organiser le concert des Chanteurs sans frontières, coorganisé par Renaud à La Courneuve le 13 octobre 1985. Daniel Balavoine y interprète en duo "Je marche seul" avec Jean-Jacques Goldman et "Il jouait du piano debout" avec France Gall. Bien que le concert en plein air ait été considéré comme un échec en raison du prix jugé trop élevé des places et d'une faible affluence de seulement 15 000 spectateurs, le disque "SOS Éthiopie" se vend bien. Balavoine qualifie le concert de « concert sans spectateurs ».

Pendant l'été, Balavoine retourne en Écosse pour enregistrer son huitième album studio. "Sauver l'amour" paraît en octobre 1985. Le 33 tours est également diffusé en CD, une technologie encore rare à l'époque, ce qui ravit Daniel Balavoine en tant qu'amateur de nouvelles technologies. L'album est marqué par l'utilisation de l'échantillonneur Fairlight CMI, offrant une large gamme de sonorités nouvelles et encore inédites en France où cet appareil est peu utilisé.

Sur les neuf chansons de l'album, quatre deviennent des tubes : "L'Aziza", en hommage à sa femme juive-marocaine Corinne, le plus grand succès de l'album avec des ventes de single dépassant le million d'exemplaires et atteignant la première place du Top 50 un mois après sa tragique disparition, "Sauver l'amour" (cinquième au Top 50), "Aimer est plus fort que d'être aimé" (non classé au Top 50 mais succès radiophonique), et l'hymne de la solitude "Tous les cris les SOS". La quasi-totalité des titres abordent des problématiques politiques ou sociales : une jeunesse incomprise dans "Petite Angèle", le grave problème des enfants soldats avec "Petit homme mort au combat", la rupture avec "Ne parle pas de malheur", et la sécheresse (et par extension, la famine en Éthiopie) avec "Un enfant assis attend la pluie", qui clôture l'album. Après sa disparition, on apprendra que l'artiste avait cédé en secret tous les droits de cette dernière chanson au profit de l'Afrique.

Toute la fin de l'année 1985 est consacrée à la promotion du disque. L'album se vend à 1 240 000 exemplaires (et 1 580 000 singles), ce qui en fait la meilleure vente toutes catégories confondues pour le chanteur. Il participe à plusieurs événements, dont les premières Victoires de la musique le 23 novembre, qu'il préside en remettant un prix à Jean Michel Jarre et au groupe Téléphone. Le 7 décembre, il reçoit le prix de la chanson anti-raciste pour "L'Aziza" des mains de Harlem Désir au nom de SOS Racisme. En tant que militant de la première heure au sein de cette association, il était inscrit comme militant de base au comité de Colombes, son lieu de résidence. Quelques jours plus tard, le 14 décembre, il participe au lancement officiel des Restaurants du cœur par son ami Coluche, dont il est le premier parrain. Par sa volonté d'être sur tous les fronts, le chanteur se voit extrêmement médiatisé à cette période.




Daniel balavoine chansons 1986 : Paris-Dakar , paris du coeur


Le représentant en France de Band Aid, Lionel Rotcage, encourage Daniel Balavoine, ainsi que Michel Berger, France Gall et Richard Berry, à s'impliquer dans l'opération Action Écoles. Cette initiative vise à créer des comités d'élèves dans tous les établissements scolaires de France afin de collecter des fonds et financer des projets spécifiques sur le continent africain.

Parmi ces projets, Daniel Balavoine se voit confier la responsabilité de l'opération "Pompes à eaux pour l'Afrique". Cette mission le conduit à participer de nouveau au Paris-Dakar, non pas en tant que concurrent, mais en tant qu'ambassadeur des "Paris du cœur", une action humanitaire visant à installer des pompes à eau dans des villages africains en profitant de la logistique du rallye. Il supervise ce programme avec l'aide du créateur et directeur de la course, Thierry Sabine, en utilisant le rallye comme support.

Armé d'une caméra et d'un appareil photo, il réalise un reportage au fur et à mesure de ses arrêts, dans le but de le présenter sur le plateau de Champs-Élysées peu après son retour, le 25 janvier. En parallèle, il rédige des chroniques quotidiennes pour Europe 1. Le 6 janvier 1986, il part de Tamanrasset pour rejoindre l'équipe du Rallye Dakar.

Le 8 janvier 1986, on le voit assister à l'installation d'une pompe à eau solaire dans un village voisin d'Agadez. C'est probablement sa dernière apparition télévisée, bien qu'il existe un court film amateur tourné quelques heures avant sa mort. Le 12 janvier, deux jours avant son décès, il sauve la vie de la pilote Catherine Caly, gravement blessée, en l'évacuant d'urgence à bord de son avion. Il aurait déclaré à ce moment : « Il faut être fou pour faire cette course ». Ensuite, le 13 janvier 1986, il rejoint à Niamey le Rallye Dakar pour la journée de repos.




Mardi 14 janvier 1986 : L'accident mortel


Présent lors du Paris-Dakar 1986 en tant qu'ambassadeur de l'action humanitaire des Paris du Cœur (Action Ecoles), Daniel Balavoine s'occupe d'une grande partie de la journée du 14 janvier avec le gouverneur de Gao. Les autorités locales bloquent une partie du convoi transportant les pompes à eaux. Le matin, dans le petit avion qui le conduit de Niamey (Niger) à Gao (Mali), il accorde sa dernière interview filmée, captée au détour d'une conversation. Vêtu d'un sweat blanc et semblant très fatigué, il renouvelle sa confiance envers son opération humanitaire lors d'un échange bref.


En fin d'après-midi, avec Thierry Sabine à ses côtés, Balavoine donne le coup d'envoi d'un match de football entre les équipes de Gao et de Mopti, organisé dans le cadre du Paris-Dakar. La cérémonie s'éternise, et le jour décline. Cette journée est décrite comme l'une des pires de l'épreuve, avec un fort vent de sable tout au long de la journée.

Thierry Sabine doit rejoindre par hélicoptère le bivouac de Gourma-Rharous, arrivée de l'étape à 250 km du site. Daniel Balavoine n'est pas prévu à bord. Certains journalistes présents pour la couverture du rallye et prévus à bord ont échappé ce jour-là à la mort, s'éparpillant après l'atterrissage de deux avions en provenance de Bamako sur le tarmac de Gao. Parmi eux, Patrick Poivre d'Arvor, Yann Arthus-Bertrand, Jean-Luc Roy, et Patrick Chêne. Nathalie Odent et Jean-Paul Le Fur, journaliste au Journal du Dimanche et technicien radio RTL, les remplacent dans l'hélicoptère.



Jean-Luc Roy, sur la proposition de Thierry Sabine, cédera sa place au dernier moment au chanteur qui, après quelques hésitations, montera à bord, pressé par le temps. À 17 h 15, l'appareil décolle. Le pilote François-Xavier Bagnoud suit initialement le fleuve Niger pour limiter les risques. Une heure plus tard, ils se posent à Gossi pour donner le coup d'envoi de la deuxième épreuve chronométrée, puis repartent au coucher du soleil, bien que l'hélicoptère ne soit pas équipé pour voler de nuit.


Vers 19 h, François-Xavier Bagnoud, ne voyant plus rien, décide d'atterrir 22 km avant l'arrivée. Les conditions sont exécrables, la nuit est tombée, et le vent de sable se renforce. Thierry Sabine appelle le bivouac par radio et demande l'envoi d'un véhicule pour terminer le parcours. Il sort de l'hélicoptère et croise un concurrent immatriculé 198. D'un ton calme et rassurant, il réitère sa demande d'aide au pilote Pierre Lartigue et au copilote Bernard Giroux. Claude Brasseur, témoin de leur dernier arrêt, décrit pourtant Thierry Sabine comme très énervé à l'idée de rester immobile sous l'autorité de son pilote.


De manière inexplicable, ils redécollent quelques instants plus tard et prennent en chasse le 4x4 de Charles Belvèze et de son coéquipier Jacquie Giraud, se guidant à partir des feux rouges arrière du véhicule. Les deux témoins décrivent l'appareil volant à très basse altitude, à une dizaine de mètres au-dessus d'eux, à une vitesse très élevée. Le terrain étant réputé difficile, l'hélicoptère accroche le sommet d'une dune de 30 mètres après que le 4x4 ait viré sur la gauche pour l'éviter. Rapidement déstabilisé, l'hélicoptère bascule vers l'avant et se désintègre sur près de 150 mètres après plusieurs boucles en vrilles, percutant un ou plusieurs acacias. L'accident se produit à seulement huit kilomètres et cinq minutes de vol du bivouac de Gourma-Rharous, en plein désert malien, à environ 16° 49′ 52″ N, 1° 52′ 23″ O. Les cinq passagers décèdent sur le coup.


Bien que l'accident soit a priori lié aux conditions météorologiques difficiles, la raison du dernier décollage reste irrationnelle et inexpliquée à ce jour. Pendant longtemps, la seule explication avancée a été la thèse d'une blessure, se basant sur la découverte de gazes à l'endroit de leur dernier arrêt. Morsure de serpent, piqûre de scorpion ou tout autre traumatisme grave suffisant pour justifier un décollage en urgence malgré le danger. Ces dernières années, un éventuel coup de sang de Thierry Sabine est de plus en plus évoqué par ceux qui l'ont connu et étaient sur place à l'époque. Il était de notoriété publique que le jeune pilote, fatigué du rythme imposé par le Dakar, était en désaccord avec Thierry Sabine, peu enclin aux règles de sécurité, et dont le charisme et l'amour de l'aventure étaient parfois considérés comme écrasants.





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